Découvrir le Management interculturel en lien avec le Japon
Le cours de "Cross Cultural Management, monde asiatique, le Japon" dispensé en Master est composé de 4 séances. Il se focalise sur l’Aide Publique au Développement (APD) du Japon en s’appuyant sur des documents scientifiques, ministériels et journalistiques, mais aussi sur la propre expérience professionnelle de l'enseignante, Mme. Akane NISHII en tant qu'interprète pour
l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) , l'agence exécutive de l’APD du Japon. Ce cours invite les étudiantes et les étudiants à découvrir l’histoire et les activités de l’APD japonaise afin de comprendre les défis auxquels doit faire face le Japon dans sa communication avec le reste du monde.
Parmi ses programmes, on s’intéresse particulièrement aux formations dispensées par le gouvernement japonais aux cadres, fonctionnaires des pays bénéficiaires de l’aide et qui se déroulent au Japon. Monsieur KITASSO, agent du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques de la Côte d’Ivoire, a participé à la formation JICA sur les « Politiques et mesures de lutte contre la pêche illicite non-déclarée et non-règlementée (INN), du 11 juin 2024 au 07 juillet 2024 à Tokyo (Japon). Il a accepté de parler de ses propres expériences au Japon devant nos étudiants.
Un retour d'expérience concret
La première partie de la séance a été consacrée aux exposées des étudiants. Six groupes ont présenté sur l’organisation de la coopération internationale d’un pays donateur choisi par chaque groupe, à savoir AICS (Italie), CIDCA(Chine), NORAD (Norvège), USAID (États-Unis), DFAT (Australie). M. Kitasso a félicité les étudiants et a expliqué d’avoir appris beaucoup grâce aux présentations faites par les différents groupes : il a pu prendre connaissance des politiques d'aide et des domaines prioritaires de chaque pays. Deux groupes ont abordé les questions sur la suppression de l’USAID. M. Kitasso a témoigné de son impact en Afrique et principalement dans son pays.
Monsieur Kitasso a contribué à la formation « Politiques et mesures contre la pêche illicite, non-déclarée et non-réglementée » mis en exécution par la JICA en 2024. Il était avec ses 5 autres collègues venant de différents pays qui partageaient le même problème dans le secteur de la pêche. M. Kitasso a expliqué que les caractéristiques de l’assistance de la JICA consistent en son approche pragmatique donc le transfert de technologie et savoir-faire. L’APD du Japon vise une aide durable qui peut être intégrée dans la politique nationale de la Côte d’Ivoire en collaboration étroite avec le gouvernement ivoirien pour renforcer la capacité locale et la condition de la vie de la population. Le Japon adapte ses projets d’aide aux besoins locaux et forme les acteurs locaux en alignant ses actions sur les priorités nationales ivoiriennes et les Objectifs de Développement Durable (ODD). Cela est plus perceptible dans le renforcement des capacités de certains cadres dans des domaines spécifiques.
Comment mettre fin à la pêche illicite, non-déclarée et non-règlementée (INN) ? C’est cette question qui a conduit à la formation de la JICA au Japon. M. Kitasso a présenté de nombreux problèmes causée par la pêche illicite en Côte d’Ivoire. Il a présenté la procédure de participation à une formation de la JICA depuis l’offre de formation jusqu’à la participation à cette formation. Il a raconté le contenu de la formation non seulement composée de cours en classe mais aussi de voyages d'études dans plusieurs régions pendant lesquelles ils ont eu des interactions avec des agents de la collectivité territoriale, des coopératives de pêche et des pêcheurs. Il a mis un accent sur l'importance des échanges culturels entre les Japonais locaux, en plus d'acquérir des connaissances.
M. Kitasso a ensuite révélé ce qu'il avait appris au Japon et comment cela pouvait aider à résoudre les problèmes rencontrés dans son pays d'origine. Sa grande découverte était la cogestion des pêcheries au Japon par les Associations Coopératives de Pêcheurs (ACP) et l’Etat (administration des pêches). Le problème en Côte d'Ivoire, dit-il, est que les directives sont dictées par l’Etat à travers le Ministère en charge de la Pêche. Ce n’est pas une gestion participative et dans un tel cas les mesures ne peuvent pas être adaptées aux besoins locaux. Il a souligné qu'au Japon, la cogestion des pêcheries est un principe fondamental, et cela marche très bien. Car les pêcheurs sont associés à la gestion des pêcheries. Ainsi, les pêcheurs contribuent à la bonne gestion des ressources halieutiques et gèrent leurs zones de pêche eux-mêmes par l'intermédiaire de coopératives de pêche. En Côte d'Ivoire, une telle autonomie des pêcheurs n'a pas encore été instaurée. À la fin de la formation au Japon, un plan d'action a été créé. M. Kitasso a expliqué comment son plan d'action est adopté pour être mis en œuvre en tant que projet soutenu par la JICA, de retour dans son pays d'origine.